Le déclenchement de balises de détresse des aéronefs se fait actuellement au sol lors d’un impact (crash) ou sur déclenchement manuel. Il n’est alors pas rare que le système de détresse ait été endommagé par l’accident et/ou que les conditions environnementales soient défavorables à une bonne transmission ; lorsque les secours recherchent un aéronef manquant, la réception du signal de détresse n’est parfois plus possible.
Le déclenchement d’une balise en vol, automatiquement et dès la détection d’anomalies spécifiques à bord, permettrait de disposer des positions successives de l’aéronef en vol et de localiser avec plus de précision la zone d’impact avec le sol ou la mer. Ceci favoriserait des opérations de secours plus rapides et efficaces, et augmenterait les chances de récupérer des survivants. Ce concept s’appelle l’Autonomous Distress Tracking (ADT) et fait partie du Global Aeronautical Distress and Safety System (GADSS) de l’OACI.
Le projet GRICAS est financé par l’Union Européenne et en particulier l’Agence Européenne pour le GNSS (GSA) au travers du programme Horizon 2020 ; il associe divers industriels et agences publiques dont Thales Alenia Space (TAS), le coordinateur du projet. GRICAS vise à développer un démonstrateur bout en bout d’un système de détresse répondant aux exigences de l’ADT basé sur le système Medium-Earth Orbit Search And Rescue (MEOSAR) de COPAS-SARSAT. De plus, le concept opérationnel GRICAS inclut la possibilité d’activer la balise de détresse à distance grâce au Return Link des satellites Galileo : une commande d’activation est envoyée à la balise d’un avion non-coopératif, typiquement le MH 370, qui peut alors être suivi en vol. Les responsables du projet se sont tournés vers SAFIRE (Service des Avions Français Instrumentés pour la Recherche en Environnement, Unité Mixte de Service Météo-France/CNRS/CNES) pour tester en vol ce démonstrateur incluant notamment une nouvelle balise de détresse ELT(DT) (Emergency Locator Transmitter for Distress Tracking) sur un jet biréacteurs : le Falcon 20. Cet avion spécialement modifié pour la recherche et la R&D aéroportés se prête idéalement à ce type d’essais tant par ses performances de vol que par ses capacités d’adaptation ; doté d’une antenne de réception du système européen de positionnement par satellite «Galileo » et d’emplacements disponibles sur son fuselage pour y implanter une antenne VHF SAR, il intègre également des moyens d’enregistrement très précis de son environnement direct comme de sa trajectoire. En 2017, SAFIRE a intégré le prototype à bord de son jet pour réaliser le troisième essai en vol du projet.
Par son implication dans ce projet, SAFIRE fait la démonstration, au-delà de son activité de support à la recherche en environnement, de sa capacité à contribuer, à travers la R&D aéronautique, à des enjeux importants pour la société comme l’amélioration de la sécurité de la navigation aérienne.
CNRS SAFIRE
Aéroport de Toulouse Francazal
B.P. 20034
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