Les historiens rapportent que dès ses balbutiements, la conquête de l’air a donné lieu à des expériences physiques sur l’atmosphère, tout comme les techniques d’exploration par cerf‐volant et ballon‐sonde ont contribué à la naissance de la météorologie moderne. Néanmoins, il faut attendre la mise au point d’avions légers et fiables pour que le service météorologique français (ONM) se dote en 1937 et à l’initiative de l’ingénieur René Eyraud, d’un motoplaneur ‐ dont le devis sur papier pelure est pieusement conservé dans les archives de SAFIRE…
Les reconnaissances météorologiques aériennes effectuées pendant la deuxième guerre mondiale ont fait gagner du galon aux avions de recherche : à partir de 1947, le CAEM (Centre Aérien d’Etudes Météorologiques), ancêtre de SAFIRE et la SASM (Section d’Avions de Sondages Météorologiques), unité militaire exploitant des aéronefs, collaborent en mêlant ingénieurs civils et moyens militaires. A la fin des années 1960, la recherche amorce une nouvelle phase en se dotant de moyens aéroportés en propre. L’objectif est de mettre en place des méthodes éprouvées afin d’étudier l’atmosphère et les surfaces océaniques ou continentales à partir d’avions, en complément des données au sol. Basé dans les installations du Centre d’Essais en Vol (CEV) de Brétigny‐sur‐Orge, le service de recherche de la Météorologie Nationale (EERM) achète avec le CNRS et la DGRST en 1968 un avion léger Cessna. En 1986, l’EERM (Etablissement d’Etudes et de Recherches Météorologiques) le remplace par un avion bi‐turbopropluseur, le Merlin IV qui volera jusqu’en 2003. Cette structure continuera néanmoins à utiliser ponctuellement des avions plus gros ou volant plus haut appartenant au CEV, par exemple pour mesurer les champs d’ozone stratosphérique ou étudier les foudroiements des avions dans les orages. De son côté, le CNRS achète son premier avion de recherche atmosphérique, un Aerocommander puis investit avec l’aide financière du CNES, de Météo‐France et de l’IGN dans un Fokker 27 lourdement modifié. Basé à Creil, l'ARAT utilise les moyens de l’IGN (pilotes et maintenance) et lui emprunte parfois certains de ses avions comme le mythique Hurel‐Dubois HD-34 à aile « à grand allongement ».
La mutualisation des moyens de Météo‐France, du CNRS et du CNES prend sa pleine dimension avec la création en 2005 de SAFIRE qui permit de regrouper matériel, personnel et budget autour de 3 avions dont deux nouveaux, le Falcon 20, propriété du CNRS et l’ATR42 appartenant à Météo‐France tout comme le Piper Aztec. Les 3 appareils ont été achetés d’occasion et ont subi de profondes modifications (création de trappes, transformation de hublots en support de capteurs, installation de supports pour sonde sous les ailes et sur le fuselage …) afin d’intégrer des instruments. Localisés sur l’aéroport de Toulouse‐Francazal, ces avions sont exploités par une unité mêlant du personnel de Météo‐France et du CNRS qui dispose d’un budget commun alimenté par tiers par le CNES, le CNRS et Météo‐France.
Une collection de photos des anciens avions de Safire est accessible tout en bas de cette page.
Avant Safire : au service de l'astronomie |
1999 - 09 mn 00 s - CNRS images - FR
Avant Safire : campagne Expresso |
1997 - 18 mn 00 s - CNRS images - FR
Le prédécesseur de l'ATR42 de Safire |
CNRS SAFIRE
Aéroport de Toulouse Francazal
B.P. 20034
31270 Cugnaux-France